GUIDE DE LA CORSE

LA CASTAGNICCIA

Au nord-est de l’île et au sud de Bastia, se trouve une région caractérisée par ses hauts châtaigniers. L’arbre, introduit par les Génois, est tellement présent qu’il a donné son nom à la région. La Castagniccia est également réputée pour la qualité de sa charcuterie. Avec ses maisons aux toits de lauzes grises et aux murs de granit, elle aurait pu sembler austère si elle n’avait eu tant de majesté. De temps à autre, au détour d’un tournant, on voit s’élever quelque clocher baroque des plus surprenants. Il est vrai que cette terre fut riche et bien peuplée. C’est là que s’écrivirent plusieurs pages de l’histoire de la Corse, là que les couvents d’Orezza, d’Ampugnani et d’Alesani accueillirent les consultes des insurgés, là encore, que l’on vit naître des destins glorieux.

La Porta est considérée comme la capitale historique de la Castagniccia. Construite entre 1648 et 1680, l’église Saint-Jean-Baptiste, dotée d’un campanile à 5 étages, est l’église baroque la plus célèbre de l’île. De ce village, on peut partir pour de belles balades vers les cols de la région (Bocca di u Pratu, un peu plus d’une heure) ou vers d’autres villages voisins.

Morosaglia est le village natal de Pasquale Paoli. La maison du chef de l’insurrection puis de la nation corse est aujourd’hui transformée en musée.

Orezza. Entre la Porta et Cervione, la route passe par la vallée d’Orezza. C’est l’occasion de visiter les ruines du couvent et le très beau site des eaux d’Orezza, où la production d’eau gazeuse a repris il y a quelques années.

Cervione, capitale du royaume de Théodore de Neuhoff, possède un palais épiscopal qui fut transformé en résidence royale. Son église Sainte-Marie et Saint-Erasme, flanquée d’un beau campanile baroque, date du xviiie siècle. L’ancien séminaire est occupé par le Musée Ethnographique de l’ADECEC qui, en 14 salles, propose un panorama complet du patrimoine de la Castagniccia et de l’île.

Ponte Novu. Situé sur la RN193, ce pont génois fut le théâtre de la tragique bataille de 1769 qui opposa les Corses aux Français et mit un terme à l’indépendance de l’île.

La chapelle Santa-Maria, au sud de San Lorenzu, est de style roman-pisan et date du xiiie siècle. Elle est assez semblable du point de vue architectural à la chapelle San Quilicu de Cambia, dotée, quant à elle, de décorations sculptées telles que la Tentation d’Adam et Eve.

Valle d’Alesani et ses hameaux et petits villages sont détenteurs d’un patrimoine naturel et culturel exceptionnels. Châtaigneraies et cascades rivalisent avec la beauté sombre du couvent Saint-François d’Alesani, où Théodore de Neuhoff fut proclamé roi de Corse en 1736.